Maurice et Rosie se sont rencontrés le soir du réveillon 1951, à Ghardaïa, dans le Sud algérien.

Ils habitent tous deux Alger. Maurice est issu d’une famille albigeoise intégrée à une communauté sectaire, probablement d’obédience protestante. Il est marié et a deux enfants. Rosie est une jeune femme charmante, vivant seule, sans doute déjà institutrice.

En 1954, après un divorce difficile, Maurice épouse Rosie et part avec elle à Brazzaville. Ils y resteront deux ans, avant de rentrer en France pour s’installer dans la région parisienne. Il est aviateur, se prend par fois pour Saint-Ex. Elle souffre de toujours attendre son retour. Il est macho, parfois de façon caricaturale, mais elle s’oppose à lui pour travailler et reprend un poste d’institutrice contre son avis. Ils s’aiment passionnément.

À travers leurs lettres, on prend part à une intimité qui serait banale si cet amour n’était pas si fort, si joyeusement charnel et si chargé d’émotion authentique. La correspondance s’étend sur six années et s’interrompt brusquement, à l’occasion
d’une grave crise dans le couple.